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Nous sommes arrivés après bien de la chaleur, poussière, fatigue etc., mais tous en bonne santé, le vendredi 8 à trois heures après midi. Notre premier soin fut de dîner et après de chercher des logements, que nous ne trouvâmes pas ce jour-là. Après bien des courses, nous sommes enfin logés, très petitement, à la vérité, mais proprement, commodément, en très bon air et près du château. Il nous en coûte pour cet objet chacun 60 livres par mois.
Nous ne sommes pas encore arrangés pour la nourriture, mais il paraît que nous la payerons très cher, puisque le premier repas et la première nuit nous ont coûté un louis pour quatre. Le soir, nous vivons à la parisienne : un morceau de pain, qui est très bon ici, et quelques verres de bière assez médiocre font tout notre souper. De déjeuner, on n'en parle pas : nous n'avons pas le moyen de tant manger ; il faudra rétrécir nos boyaux et accoutumer le gosier à l'eau de la Seine, qui ne paraît pas m'incommoder jusqu'à présent.
Lettre du 10 mai 1789