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L'intention des Pavés de l'Enfer se trouve clairement exprimée dès l'introduction : il ne s'agit pas de défendre le Mezzogiorno par rapport à l'Italie mais plutôt "de voir quel rôle lui revient dans le cadre général de la péninsule. On s'efforcera de traiter globalement de l'évolution italienne, surtout la plus récente, et d'analyser ses répercussions essentielles pour l'ensemble de la formation sociale et pour le Mezzogiorno continental et insulaire".
Pourfendant les idées toutes faites et les stéréotypes, Antonio Benenati poursuit un double but : "Eliminer une fois pour toutes l'idée pittoresque mais fausse d'un complot anti-Mezzogiorno fomenté par le Nord mal intentionné et oppresseur ; d'autre part, montrer que le retard de l'Italie méridionale doit être considéré, en dernier ressort, comme l'échec de la politique économique italienne postérieure l'unification nationale...".
C'est, en dernière analyse, la validité de la question méridionale qui se trouve ici posée, liée à l'histoire bien sûr (on notera sur ce point la surprenante Maitrise de l'auteur) mais aussi à l'économie et, disons-le clairement, au mythe... Cet objectif, l'auteur le réalise pleinement grâce à sa triple formation de sociologue, d'économiste et d'historien. Sans jamais céder aux pièges faciles des rapprochements insolites ou des amalgames, Antonio Benenati reste malgré tout sensible aux invariants socio-politiques.
Dans son admirable conclusion, il ne manque pas de confronter la situation de l'Italie méridionale dominée et sous-développée avec ce qui se passe en Amérique latine. C'est peut-être là que se trouvent les pages les plus heuristiques de l'ouvrage : nous laissons au lecteur le soin d'exploiter ces nouvelles pistes de réflexion. " L.V. Thomas Extrait de la préface