Cela commence dans un demi-rêve. Un homme vieillissant entend des bruits qui montent de la rue. Pas n'importe lesquels. Des plaintes, des gémissements. Les entend-il ou croit-il les entendre ? Peu importe. Ces bruits existent sûrement. Quelque part dans le monde. Quelque part dans la conscience des hommes. A partir de ces bruits qui sont comme des appels, le vieil homme va retourner sur ses pas : son enfance, la mort de sa mère. Tout au long du récit, les bruits occupent une place majeure : le claquement du revolver qui a tué sa mère. Le crépitement du fusil-mitrailleur qui a fauché la vie de son père. Mais aussi la musique de la mer. Les éclats de rire. S'agit-il d'un voyage intérieur, d'un voyage immobile où les moments heureux s'envolent comme des oiseaux ? A la manière de ceux qui sentent leur fin proche, le vieil homme ne retient que des images de l'essentiel de ce que fut son existence. Dans un Marseille, lui, bien réel. Charnel et palpitant.