LES OGM. - Comment la science de l'industrie biotechnologique altère secrètement nos aliments

En Amérique du Nord, tout le monde a probablement déjà consommé des aliments contenant des organismes génétiquement modifiés, car les gouvernements considèrent ces produits de laboratoire comme des aliments ; ils sont ainsi soustraits aux tests plus rigoureux réservés aux médicaments. Les consommateurs sont si complètement coupés des lieux de production de leurs aliments - et font si confiance à la science - qu'ils sont généralement inconscients des dangers de l'introduction rapide et massive des OGM sur les marchés par les grandes compagnies américaines qui les créent. La privatisation graduelle de la recherche entraîne la disparition de la barrière traditionnelle entre éthique et commercialisation, ce qui finit par affaiblir les organismes de surveillance gouvernementaux. En Europe, où l'on accorde une grande importance à la qualité de la nourriture, la proximité des fermes et des villes contribue à une bonne connaissance de la production alimentaire. Récemment, les consommateurs ont été davantage sensibilisés à cette question par l'épidémie de la vache folle et la crise du poulet à la dioxine. Sous la pression d'activistes, de chercheurs et de producteurs agricoles, l'union européenne s'est dotée de systèmes d'évaluation des risques, a repoussé les assauts du bœuf américain aux hormones de croissance génétiquement manipulées et opté pour l'étiquetage des aliments contenant des OGM. Le livre raconte l'histoire secrète de cette méga-industrie, principalement américaine, qui joue à l'apprenti sorcier avec notre avenir et prétend mener les destinées des consommateurs, aussi bien européens que nord-américains. La journaliste canadienne, Ingeborg Boyens, s'inquiète des effets à long terme des OGM sur la santé et l'environnement, et encourage les sociétés démocratiques à reprendre en main les leviers de décision de ce secteur névralgique de l'activité humaine.