Depuis le triomphe de La Bicyclette bleue, des centaines de milliers de lecteurs et de lectrices attendent avec impatience la sortie des romans de Régine Deforges. Le tout-Paris littéraire connaît la dame du jury Femina. Tantôt nimbée de l'aura sulfureuse d'éditrice de textes " scandaleux ", tantôt sagement penchée sur une broderie au point de croix, elle a été beaucoup calomniée avant d'être beaucoup admirée. Mais finalement, qui est-elle ? Comment réussit-on dans l'écriture quand on a été une adolescente révoltée ne sachant vers où se diriger ? Lucie Wisperheim a longuement interrogé celle qui " déteste la parole banale ", qui " préfère être dans le mouvement ", continuant " à vivre à l'instinct, dans l'immédiat ", souvent avec la même passion que ses personnages. Le dialogue éclaire tour à tour le vécu et le ressenti de la femme de lettres, de la femme privée, de la mère indépendante ou de la citoyenne engagée. Fière de ses contradictions, Régine Deforges persiste à concilier des paradoxes : réussir sans se renier, être libre sans être seule. Choquer, mais être aimée.