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"Vous n'avez rien à dire. Le médecin, ici, c'est moi ! " Cette phrase, trop de patients l'ont entendue et l'entendent encore de la bouche d'un médecin. Pour quelles raisons, lorsque nous consultons, avons-nous trop souvent la sensation de n'être ni écoutés ni entendus, mais au contraire négligés, observés comme un cas clinique de plus ? Pourquoi pensons-nous que c'est "un mauvais moment à passer" ? Formation des médecins ? Hiérarchie des professions de santé ? Idéologie du monde médical ? D'où vient le problème ? Martin Winckler, qui fut sous son vrai nom médecin généraliste de campagne, répond.
Il nous raconte comment les facultés de médecine françaises fabriquent des praticiens qui sont avant tout des techniciens, et non des soignants. Il nous explique aussi ce que devrait être la relation entre patient et soignant.
Plus d'humanité
Dans ce beau livre plein d'humanité Martin Winckler revient sur les valeurs essentielles qu'il faut posséder pour être médecin, et les dérives qu'il faut éviter. Parce que ce métier, qui est plus qu'un métier, l'exige, il réclame des capacités d'écoute et d'altruisme indispensables, même si cela s'avère parfois difficile. Il n'y a pas un patient et son médecin, il y a deux êtres humains mis en rapport, le premier cherche une aide médicale et psychologique, et le second doit lui donner, parce que c'est primordial. La maltraitance commence quand le médecin ne considère plus sa ou son patient(e) comme une personne à part entière, en évitant de mettre cette distance peu appropriée quand il s'agit d'aider. On peut imaginer que c'est aussi un moyen de protection psychologique pour certains praticiens, mais il faut dépasser cela, car la profession relève davantage du sacerdoce que du passe-temps ! En outre, et l'auteur nous le fait bien comprendre, le code de déontologie des praticiens est très clair à ce niveau, alors il faut le respecter, même si cela peut s'avérer difficile pour l'ego.