La fin de la guerre approche. Courant 1945 se cachent au sein d'une église deux enfants et des femmes juives. Dénoncés, ils vont être obligés de fuir par la mer pour ne pas de faire tuer par les Allemands. Commence pour le petit groupe un long périple en bateau puis sur la terre ferme entre l'inquiétude d'être découvert et des interrogations sur les causes de cette guerre.
On découvre le récit de Pietro, un jeune garçon d'une dizaine d'années dont l'esprit s'émerveille de petites choses, qui tente de comprendre la nature humaine mais surtout ce qui pousse les adultes à agir de
telle ou telle façon avec son regard d'enfant. Quelques lettres d'une jeune femme viennent étayer sa narration : Elvira se cache sous les habits d'une religieuse pour ne pas être découverte. Alors que des Allemands tentent de la violer, elle se défend et les tue. C'est dans la paroisse qu'elle décide de se cacher pour ne pas subir le même sort. Le récit alterne les deux points de vue. Mais celui de Pietro est plus poétique : il perçoit les choses de façon imagée et laisse son esprit vagabonder jusqu'à donner l'impression de se trouver dans un univers irréel, presque fantastique. Pour faire face à ce qu'il voit pendant son périple, il va jusqu'à s'inventer un animal imaginaire, son protecteur, qui va l'aider plus d'une fois à surmonter ses peurs. A côté, les lettres d'Elvira permettent de revenir à la réalité de ce que vit le groupe d'échappés ; elle harponne le récit dans le présent. Un joli texte sensible sur une époque noire de l'histoire.
Un roman qui emporte
Enfin un roman qui raconte une vraie histoire dans cette rentrée littéraire !
La fuite d'un groupe de femmes et d'enfants en danger à la fin de la seconde guerre mondiale est racontée ici sur un mode particulier puisque Pietro est le narrateur. Le récit se fait ainsi moins terre à terre, plus onirique et la cruauté des évènements passe un peu plus avec douceur. Ce n'est toutefois pas un roman simple, car il mêle plusieurs niveaux de narration en utilisant aussi des chapitres écrits de la plume d'Elvira. Cette alternance permet de conserver un ancrage dans la réalité, ancrage qui va peu à peu s'étioler pour faire passer la narration du côté du conte.