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A l'aube du XXIIe siècle, le monde est régi par un pouvoir écologique totalitaire dénommée la Bio-Révolution. Au-dessus des Hommes, Mère préside seule à la destinée des trois millions d'espèces animales, végétales et coraliennes qui peuplent encore la Terre. Mais des décennies de restrictions et de sacrifices sont sur le point de s'achever, car le dernier rapport du GIEC révèle l'impensable : la biomasse se régénère enfin ! Le climat change ! La nouvelle devrait faire l'effet d'une bombe ! Pourtant, le chancelier Valdeck entend la garder secrète.
C'est alors que Lazare, un jeune homme condamné à l'errance dans un monde sans promesse entre accidentellement en possession de ce rapport. Son destin bascule et celui du monde aussi... Un récit qui prend à contrepied la solastalgie et diverge de l'écolo-anxiété.
L'anticipation intelligente
Le Dernier Soulèvement parle de ce qui pourrait se passer si nous n'agissons pas tout de suite. L'humanité réduite à rogner sur ses libertés pour redresser la barre du climat et de l'effondrement des écosystèmes. Une éco-dictature de tous les instants, façon 1984, avec ses capteurs qui veillent en permanence à l'exemplarité de chaque éco-citoyen. Une intelligence articificielle qui préside au destin des espèces animales et végétales, et traite le sort des humains sur un pied d'égalité avec celui des pingouins ou des ours.
Le Dernier Soulèvement est admirable dans son écriture car il n'est jamais dans l'affirmation du bien ou du mal et que jusqu'au bout on ne sait pas à quel saint se vouer. Il en dit long sur l'état de notre civilisation et sur le tiraillement auquel nous sommes tous confrontés, entre l'envie de vivre une vie de liberté et de plaisirs, et l'obligation de ne plus se comporter comme nos aînés.
C'est d'autant plus brillant que les personnages sont épais, complexes, insondables. Bref, le Dernier Soulèvement est un roman d'anticipation ambitieux mais dont l'auteur a su se placer à la hauteur de son défi.
On est tenu en haleine, jusqu'au bout et c'est un petit miracle quand on considère que ce roman a fait d'un rapport du GIEC le coeur de son intrigue.
De la très grande littérature d'anticipation.