Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" C'est par humanité que j'ai des maîtresses. Si je n'en avais qu'une, elle serait morte avant huit jours ... Je crois bien que j'ai, de par le monde,...
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" C'est par humanité que j'ai des maîtresses. Si je n'en avais qu'une, elle serait morte avant huit jours ... Je crois bien que j'ai, de par le monde, plus de cinq cents enfants ". Ainsi parlait Alexandre Dumas. Ce tempérament s'exprime aussi en fécondité littéraire : plus de trois cents titres et mille trois cent quatre-vingt-quatre tomes, selon la bibliographie citée par Maurice Bouvier-Ajam ; " l'Océan dumasien, immense et chaotique ". Celui qui devait écrire dans ses Mémoires : " Il me paraissait permis de violer l'histoire, pourvu qu'on lui fît un enfant " a pris cette liberté avec la Maison de Savoie. Des quadruplés ont vu le jour : quatre volumes, deux mille quatorze pages, deux cent quarante-neuf gravures en couleur qui n'auraient pas dû passer inaperçus. Or, aucun spécialiste ne signale leur existence, à l'exception de l'Anglais F. Reed. Un moine d'Hautecombe, dom Edmond Bernardet, les avait déjà lus : il alerte l'opinion sur ce mystère.
Nous voilà devant une curieuse énigme. Nous nous attacherons, dans une première partie, à situer cet épisode d'histoire littéraire. Nous apprécierons ensuite la valeur de ce roman historique, en nous gardant de prendre " cet air protecteur que les historiens daignent avoir pour les poètes ", comme Dumas s'en plaignait amèrement. Le même Dumas qui confiait à " ses belles lectrices " : mieux vaut l'histoire écrite par les romanciers que l'histoire écrite par les historiens, d'abord parce qu'elle est plus vraie et ensuite parce qu'elle est plus amusante.
Lucien Chavoutier