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personne ne voudrait vivre!!!! Quels souhaits seraient plus fort que la vie? On se demande jusqu'où va nous emmener le héros...au final? A vous de le lire! Un classique très bien écrit! Je recommande
Il s'agit de la première oeuvre de Balzac que je lis et je dois avouer que La Peau de Chagrin m'a agréablement surprise. Le livre est délicieusement écrit, l'histoire est plus que surprenante, Balzac y mêle avec brio le fantastique et le réalisme. On regrette toutefois que certaines descriptions et certains passages soient un peu longs, ce qui est sûrement dû au fait que Balzac, endetté, publiait ses écrits dans un journal qui le payait à la ligne.
Un addictif roman fantastique et philosophique !
Qui n'a jamais souhaité posséder un objet, un talisman capable d'exaucer tous nos désirs, sans limites, sans la moindre mesure, et ce, pour notre plus grand plaisir et bonheur ? N'est-ce pas cela, la définition même du bonheur, obtenir tout ce que l'on désire, sans faire le moindre effort, rien qu'en le désirant avec toute la conviction dont nous sommes capables, rien qu'avec la volition la plus puissante dont nous n'ayons jamais été habité ? Schopenhauer lui-même en a fait sa philosophie de vie, affirmant que la vie n'est faite que de désirs que l'on souhaite par-dessus tout réaliser et une suite de quêtes que l'on rêve d'accomplir. Bref, le secret absolu et ancestral de l'épanouissement personnel, la clé du bonheur et de l'extase ! Mais méfiez-vous, il y a toujours un monstre caché, qui guette quelque part...
Il est jeune, plutôt beau garçon, empli d'ambition et de bonne volonté, mais rien ne lui réussit ! Pas d'amour à l'horizon, pas d'éditeur pour son colossal ouvrage, sa fameuse "Théorie de la Volonté", pourtant brillante ; aucune maison d'édition ne souhaitant publier son œuvre ! Alors il s'acharne, il persévère, mais rien n'y fait ! Pas de fortune pour s'élever socialement, pas de femme sur laquelle s'épauler et avec laquelle se distraire, des amis qui n'en sont pas, des ambitions qui se fanent et des rêves qui se flétrissent... Et voilà que ce vieil antiquaire lui offre le pouvoir de désirer absolument tout sans la moindre mesure ! Sauf que la jeunesse, la naïveté, la cupidité, la vanité de s'attacher à des choses superficielles, emporteront Raphaël dans un cercle vicieux, duquel il ne ressortira pas vivant !
La moralité de ce remarquable roman fantastique, introspectif et philosophique, serait donc que ceux qui périssent sont les gens généreux, naïfs, pleins de génie et d'élan. Car ils épuisent leur énergie vitale à force de tout bonnement profiter de l'existence ! Les autres, les oisifs, ceux qui ne possèdent pas de quêtes, qui ne désirent rien, ceux qui attendent simplement la fin de tout, végètent sur cette Terre. Ils ne vivent donc pas, ils se contentent d'exister, gaspillant cette énergie vitale si précieuse...
Ainsi, libre au lecteur de se rallier à la moralité de Balzac - expliquée à la fin du roman -, qu'il estime être la bonne et la meilleure à ses yeux. Balzac, lui, ne nous donne pas de réponse, il ne fait que nous mettre face à l'une des plus cruciales questions de notre existence, face à l'une des problématiques les plus épineuses, quant à notre dessein sur Terre ! Un roman qui bouleverse véritablement notre entendement, nous fait réfléchir plus que nous le pensons, mais qui laisse un goût amer sur notre langue, aussi ; tandis que nous fermons ce livre et que nous prenons le temps de réfléchir sur nous-même... Car après tout, l'essence de la vie ne se trouve-t-elle pas là, dans ce questionnement si complexe ; entre l'utilisation de l'énergie vitale et son gaspillage ? Sauf qu'en réalité, peu importe le choix que le lecteur prendra à la fin de sa lecture, la finalité est la même. Il n'y a que le chemin que nous empruntons qui diverge, l'un nous assurant la quiétude, l'autre, le désespoir...