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Les saints se mortifient : Marguerite-Marie Alacoque embrassait les plaies purulentes de ses malades, Henri Suso gravait les initiales de Jésus sur son torse avec un stylet, Dominique se donnait la discipline avec une triple chaîne de fer – ce que Jean-Paul II faisait plus sobrement avec une ceinture. Les saints se mortifient et ces pratiques nous semblent incompréhensibles, gênantes, insensées. Encore prégnante dans la spiritualité catholique au début du XXe siècle, la mortification est devenue invisible.
Les historiens constatent que les pratiques d'ascèse des catholiques ont considérablement évolué depuis un siècle. Les sociologues soulignent que les discours afférents à ces pratiques ont eux aussi changé. Toutefois le questionnement théologique de cette évolution n'a pas été fait. Comment donc la mortification a-t-elle pu passer de l'omniprésence au tabou ? Les catholiques auraient-ils perdu un élément-clef de leur tradition spirituelle ? C'est à une enquête historique, sociologique et théologique que l'auteur convie.
Les réponses ne laisseront pas indifférents ceux qui cherchent Dieu.
