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Voyager dans le temps pour explorer des territoires conservés ou gommés est une aventure exaltante. Ce plongeon dans des empilements de passés se prête bien à ausculter les legs laissés par le siècle des Lumières en Lorraine, un siècle où s'impose l'utopie. S'y affirme aussi l'émulation des idées : les débats agraires, les questions d'équité, d'urbanisme, de construction des routes, de valorisation des ressources, etc.
Nous sommes tout à la fois les héritiers et usufruitiers de ces aménagements passés superposés. Cette façon de voir les territoires est une posture assez rarement empruntée, un chemin de traverse un peu atypique mais passionnant par la brassée de résultats qu'il permet de mettre en relations et en équations. En croisant les méthodes de l'historien avec celle de l'aménageur et du géographe, nous investissons le XVIIIe siècle auquel nous sommes tant redevables pour éclairer nos actuels territoires d'un regard neuf.
Cela sert encore à nous projeter dans des scénarios d'avenir que nous arbitrons. Nous aurons à en rendre compte aux générations qui vont nous succéder. La démarche invite à relier nos propres utopies, envies et velléités de partage avec ce qui se fit sous Léopold puis Stanislas ou encore Belle-Isle. La Lorraine des Lumières contribue à éclairer, valoriser, comprendre le passé de cette période brillante pour mieux entretenir et mettre en scène nos espaces.
Alors que la Grande Région Est est en cours de configuration, ce retour sur mémoire est une façon de voir autrement la Lorraine et le patrimoine qui y est abrité.
