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Ils s'appellent Daniel, Albert, Sarah ou Isaac. Leur nom de famille évoque l'Algérie ou les faubourgs de Varsovie. Ils sont instituteurs, fonctionnaires, journalistes ou commerçants. Ce sont les juifs français nés depuis la guerre, ceux pour qui "l'an prochain à Jérusalem" ne dépend que d'une place de charter. Aujourd'hui, trente ans après l'Holocauste, la jeune France juive se cherche. Le rêve de fusion, dans une France où un homme vaut un homme, qui fut celui de leurs parents débarquant du Chtetl polonais ou du mellah marocain s'est en partie réalisé : ils n'ont plus d'accent, et ils ne se débrouillent ma foi pas trop mal dans un pays qui n'a jamais été tendre pour les métèques...
Et pourtant rien n'est simple, et ils se trouvent confrontés au bimillénaire problème de la Diaspora : rester juif à Paris en 1980, c'est pour certains revenir à la religion, pour d'autres apprendre le yiddish, pour d'autres enfin rêver la révolution comme l'avènement des temps messianiques. Qu'ils regardent vers New York ou vers Jérusalem, qu'ils lisent la Bible ou Woody Allen, ils disent ici une chose que l'on avait failli oublier : les juifs n'existent pas seulement parce qu'il y a des antisémites.