Quatre-vingts ans après l'armistice du 11 novembre 1918, à la veille du nouveau millénaire, ce colloque international fait suite à de grandes manifestations tenues tant à Verdun, Paris qu'à l'Historial de Péronne et autres lieux. Il a pour ambition de dresser un bilan de la recherche historique consacrée à la Grande Guerre. Qu'en est-il de son écriture ? L'histoire militaire n'est plus engoncée dans des attendus nationalistes, mais reste-t-elle, pour 14-18, confinée à la vision étroite du seul champ de bataille ? Atteint-elle, désormais, le stade de l'histoire totale en tenant compte de tous les paramètres qui transforment le soldat-citoyen en ouvrier de guerre, selon le mot de Jean-Jacques Becker, sans oublier l'arrière, les zones occupées, l'économie, la religion, l'antimilitarisme, la censure... ? Pour répondre à de telles questions, la voie choisie ici est celle de l'historiographie. L'ensemble des interventions correspond bien à la problématique d'une Grande Guerre débarrassée d'une analyse strictement militaire dénuée de réflexion historique, encore qu'il ne faille point oublier que l'on se bat en 14-18 et donc que la part qui revient au combat, à la bataille, ne puisse être négligée, dans le sens défini par Ardant du Picq : Le combat est le but final des armées et l'homme est l'instrument premier du combat. Il reste à souhaiter que cette manifestation internationale, fasse partie, selon la définition de Jean-Baptiste Duroselle, des colloques novateurs.