De retour du premier conflit mondial, Fidelis Waldvogel, boucher de son état, épouse Eva, la fiancée enceinte d'un ami mort au combat. Et parce qu'il a vu un pain parfait en provenance d'Amérique, il quitte son Allemagne natale pour tenter sa chance dans ce grand pays capable d'une telle perfection. Il emporte avec lui une valise pleine de couteaux et de saucisses qui lui permettront de se nourrir et de payer son voyage. C'est à Argus, dans le Dakota du Nord, qu'il va s'installer, ouvrir sa boucherie et accueillir sa famille. La bonne et douce Eva va lui donner d'autres enfants, tenir son
commerce et se lier d'amitié avec Delphine, fille de Roy un alcoolique notoire et qui vit maritalement avec Cyprian, un acrobate de cirque.
Autour de Fidelis le héros plutôt taiseux et taciturne de ce roman, c'est toute une galerie de personnages dont Louise ERDRICH nous fait le récit. Les premiers chapitres sont un peu fastidieux, le temps que tout se mette en place et quon fasse connaissance avec tout le monde. Mais une fois qu'on est embarqué dans l'histoire, c'est tout simplement magique! Les petits riens de la vie quotidienne se mêlent aux grandes douleurs de la guerre, les secrets et les non-dits se révèlent peu à peu, les joies succèdent aux tragédies. C'est l'histoire d'hommes et de femmes faits de chaire et de sang qui luttent pour un peu de bonheur ou simplement pour mener une existence paisible. Il y a de l'amour, de l'amitié, des instants de bonheur et des malheurs tragiques. Ce sont trente années qui défilent sans qu'on ne voit le temps passer. J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman et je le conseille à quiconque a envie de passer un bon moment à Argus pour suivre une histoire riche et foisonnante.
La chorale des maîtres bouchers
Si j'ai bien aimé ce roman dans sa première moitié, je dois avouer que je me suis essoufflée dans la seconde moitié, une fois le décor planté.
Alors oui, l'auteure sait faire de belles phrases profondes ; les situations sont intéressantes ; mais tout ceci est décidément trop délayé.
J'aurais aimé des personnages plus fouillés et moins d'accumulation de descriptions.
Bref, je n'ai pas eu de coup de coeur pour ce roman, mais j'ai apprécié ma lecture, ce qui est déjà pas mal, me direz-vous.
L'image que je retiendrai :
Celle de la cave dans laquelle était enfermée une famille.
http://motamots.canalblog.com/archives/2014/12/28/30829991.html