Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Quand les mots n'ont pas de bouche où se dire, de regard où scintiller, d'oreille où résonner, ils se disent à côté, sans référence à un face...
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Quand les mots n'ont pas de bouche où se dire, de regard où scintiller, d'oreille où résonner, ils se disent à côté, sans référence à un face à face qui implique l'Altérité.
Les mots tournent alors dans la tête, vide. Ils tournent - sans signifier et sans vouloir ni pouvoir se dire. Et ils envahissent le corps sous la forme muette du symptôme. Le symptôme est un trop-plein de sens qui ne sait plus se dire ou être entendu.
Au-delà, ces mots qui n'ont plus de visage tombent dans une substitution indéfinie ; ils s'équivalent en contraires, se scindent, emprisonnent le sujet naissant dans leur jeu comme en une rigoureuse machine. Ils le broient, le noient. L'ouïe et la vue sont déconnectées, désimpliquées et l'image du corps, qui disparaît avant que d'être apparue, se morcelle, est réduite à la valse d'organes sans lien, qui ne font pas corps : aliénés - détachés.