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Adama, immigré clandestin en France, a été séparé de son épouse Espérance. Sans papiers, il est fatalement condamné à l’expulsion. Dans l’avion qui le ramène vers ses origines, il effleure le bracelet hérité de ses ancêtres. Un bijou-lien vers le passé et l’histoire des siens, dont il ignore pourtant tout. Mais une histoire où il est aussi question d’exil – forcé cette fois, bien plus douloureux et destructeur.
Comme celui de Nsia qui, pour fuir l’enfer de l’excision, tomba dans le gouffre de l’esclavage. Nsia, et son don si particulier, ses oreilles si sensibles aux bruits que fait le monde, aux mélodies qui peuplent l’espace, qui, dans l’horreur des colonies, tenta de se ménager un havre musical… Avec ce deuxième tome, Isabelle Malowé semble comme ouvrir une parenthèse dans la destinée d’Adama et Espérance.
Pourtant, avec cette anamnèse, la romancière ne s’éloigne pas de ses thèmes de prédilection et les retravaille dans un subtil jeu de miroir. Ainsi les thématiques de la survie, de la force féminine, de la fuite, de la quête éperdue d’un endroit où se poser, de la violence, du déracinement traversent ce récit puissant, reconstituant avec précision les horreurs de l’esclavagisme et le sort de ces hommes et femmes qui s’éteignaient dans les habitations ou les champs.
