Mes Chers Vous,
Les livres de Jean-Louis Fournier sont comme ces cartes postales reçues d'un ami éloigné. Il nous livre, au fil de ses récits, son quotidien, ses douleurs, ses étonnements, ses bonheurs... sa solitude.
Il faut dire que la vie ne l'épargne pas.... ses deux fils sont lourdement handicapés, sa fille décide de prendre le voile et coupe tout contact, sa femme décède.
"J'en veux à ceux qui meurent, de m'abandonner."
Jean-Louis Fournier pourrait se plaindre, tomber dans le pathos. Certains pourraient même le trouver impudique que de livrer ainsi sa vie intime aux yeux
de chacun.
Et pourtant, tout semble léger, drôle, cocasse. Toute situation semble être prétexte à rire, à se moquer de soi-même, bien sûr avant toute chose.
Alors, lorsqu'il décide de disséquer ce terrible mal qu'est la solitude, c'est toujours avec autant d'auto-dérision et de sourire aux coins des yeux que Jean-Louis Fournier livre ses petites réflexions quotidiennes.
Cela aurait pu donner un livre bavard, comme un grand déballage d'un homme terriblement seul qui monologue sans fin dès qu'il trouve une oreille attentive... Bien au contraire, Jean-Louis Fournier offre un récit dans lequel il pointe à la fois les incohérences de la société et les siennes propres.
"C'est difficile de vivre sans les autres, vivre avec les autres aussi.
C'est toujours difficile de vivre."
Il n'accuse personne, n'est pas aigri, il constate juste.... Et lorsqu'on tourne les dernières pages, le lecteur n'a qu'une envie : appeler l'auteur pour continuer cette conversation pleine de petits rien et de grands touts.
"Qu'est ce que je crains le plus : être seul, être abandonné ou être oublié ?
Être oublié est peut-être le pire.
Quand je suis seul, je peux toujours imaginer que quelqu'un pense à moi.
Quand je suis abandonné, je peux toujours imaginer qu'on me regrette, qu'on a des remords.
Quand on m'a oublié, il n'y a rien à imaginer.
Comme si je n'avais jamais existé."
Grâce à son écriture fine, juste, à la fois tendre et drôle, Jean-Louis Fournier transforme la tristesse et la lourdeur de la solitude en un nuage léger et doux... lorsque la gorge se serre, que les larmes viennent aux yeux, il enveloppe le lecteur de chaleur et de douceur.
Un joli récit, à déguster, doucement, tendrement avant d'appeler cet ami, ce membre de la famille que l'on a un peu négligé et avec lequel, pourtant, on n'a tant de plaisir à partager un moment !
C.
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2019/11/03/37761286.html
Un récit tendre, drôle et juste !
Mes Chers Vous,
Les livres de Jean-Louis Fournier sont comme ces cartes postales reçues d'un ami éloigné. Il nous livre, au fil de ses récits, son quotidien, ses douleurs, ses étonnements, ses bonheurs... sa solitude.
Il faut dire que la vie ne l'épargne pas.... ses deux fils sont lourdement handicapés, sa fille décide de prendre le voile et coupe tout contact, sa femme décède.
"J'en veux à ceux qui meurent, de m'abandonner."
Jean-Louis Fournier pourrait se plaindre, tomber dans le pathos. Certains pourraient même le trouver impudique que de livrer ainsi sa vie intime aux yeux de chacun.
Et pourtant, tout semble léger, drôle, cocasse. Toute situation semble être prétexte à rire, à se moquer de soi-même, bien sûr avant toute chose.
Alors, lorsqu'il décide de disséquer ce terrible mal qu'est la solitude, c'est toujours avec autant d'auto-dérision et de sourire aux coins des yeux que Jean-Louis Fournier livre ses petites réflexions quotidiennes.
Cela aurait pu donner un livre bavard, comme un grand déballage d'un homme terriblement seul qui monologue sans fin dès qu'il trouve une oreille attentive... Bien au contraire, Jean-Louis Fournier offre un récit dans lequel il pointe à la fois les incohérences de la société et les siennes propres.
"C'est difficile de vivre sans les autres, vivre avec les autres aussi.
C'est toujours difficile de vivre."
Il n'accuse personne, n'est pas aigri, il constate juste.... Et lorsqu'on tourne les dernières pages, le lecteur n'a qu'une envie : appeler l'auteur pour continuer cette conversation pleine de petits rien et de grands touts.
"Qu'est ce que je crains le plus : être seul, être abandonné ou être oublié ?
Être oublié est peut-être le pire.
Quand je suis seul, je peux toujours imaginer que quelqu'un pense à moi.
Quand je suis abandonné, je peux toujours imaginer qu'on me regrette, qu'on a des remords.
Quand on m'a oublié, il n'y a rien à imaginer.
Comme si je n'avais jamais existé."
Grâce à son écriture fine, juste, à la fois tendre et drôle, Jean-Louis Fournier transforme la tristesse et la lourdeur de la solitude en un nuage léger et doux... lorsque la gorge se serre, que les larmes viennent aux yeux, il enveloppe le lecteur de chaleur et de douceur.
Un joli récit, à déguster, doucement, tendrement avant d'appeler cet ami, ce membre de la famille que l'on a un peu négligé et avec lequel, pourtant, on n'a tant de plaisir à partager un moment !
C.
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2019/11/03/37761286.html