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Lorsque Hegel, en 1820, met un point final à l'écriture de ce
qui devait être son ultime création philosophique (les
publications ultérieures de 1827 et 1830 ne seront que des
reprises), celui-ci fait oeuvre d'une conception originale et
inédite du droit. Les Principes de la philosophie du droit nous
font découvrir un droit qui, compris comme processus
d'effectuation de la liberté, se propose de réparer les
incomplétudes de son aspect juridique, simple droit de
contraindre, et de la moralité, simple droit de la certitude
subjective.
Cette pensée, au sein de laquelle le droit s'étend à
tout le système de la liberté et progresse vers un
accomplissement de plus en plus abouti de celle-ci en tant
qu'idée, ne saurait cependant s'en tenir à une représentation,
fût-elle habile et rigoureuse, de cette dernière. OEuvre de
"l'esprit objectif", le droit hégélien s'enrichit en effet lui-même
en irrigant le fil de nos vies, et se définit dans les épreuves que
nous faisons de la famille, de la société civile, et de l'Etat.
C'est pourquoi, en nous parlant d'amour, de contrat de
propriété et d'échange, de confiance dans la loi, en excitant
notre disposition à nous indigner de l'injustice toujours
possible et toujours réelle des lois, la philosophie hégélienne
du droit nous parle de nous; de l'apprentissage difficile,
quelquefois heureux, que notre vie sociale nous offre de la
liberté.