Huit ans après l’attentat-suicide du restaurant Matza, à Haïfa, le 31 mars 2002, qui a coûté la vie à son compagnon, l’architecte Dov Chernobroda, Yaël Armanet cherche des raisons d’espérer. Son projet avec le réalisateur allemand Marcus Vetter, qui donnera lieu au film Après le silence, lui offre l’occasion de se rendre à Jénine. Elle rencontre la famille palestinienne du jeune adolescent responsable de son deuil, mort lui aussi dans l’attentat.
Comme son mari, qui toute sa vie avait milité pour le dialogue entre les deux peuples en guerre, Yaël est convaincue qu’il faut chercher dans chaque conflit, même le plus sanglant, le visage humain de l’ennemi. En Israël, parler de dialogue et de réconciliation quand la paix s’éloigne de jour en jour procède pour beaucoup de l’utopie. Dans ce témoignage absolumment exceptionnel, tant au plan littéraire qu’humain, Yaël, dépassant ses souffrances, raconte à son compagnon disparu sa lente reconstruction personnelle et évoque avec lui les étapes qui en ont fait un témoin engagé de sa génération.