Forts et alats en vallée de Barège

La Vallée de Barège est située dans la région des Pyrénées la plus haute, la plus encaissée, avec de longs versants à la pente raide. Gèdre par exemple, est un village situé à 1 000 mètres d'altitude et quasiment dominé par le pic Long qui culmine à plus de 3000 m. Les replats sont rares et peu étendus, et, à part, peut-être, le haut plateau de Saugué relativement à l'abri, les emplacements humains : maisons, granges, chemins, moulins, prés de fauche, sont dominés par des hauteurs menaçantes. Dix-sept villages sont pourtant nichés sur les flancs de la montagne et une étude réalisée en 1993 faite sous l'égide de l'Université du Mirail à Toulouse s'est intitulée : La vallée aux catastrophes.
Déterminants physiques et représentations sociales des risques naturels en Vallée de Barège. Certes, sans parler des tremblements de terre, si l'on songe aux terribles éboulements qui ont créé le chaos de Coumely à une date ancienne et imprécise, où celui de Héas en 1650 ; si on prend en compte l'inondation énorme suscitée par la rupture du barrage naturel qui retenait les eaux du lac de Héas en 1788 avec la destruction de tous les ponts jusqu'à Pierrefitte ; si on veut se rappeler l'avalanche de l'hiver 1915 qui a détruit en partie la chapelle de Héas et les maisons qui l'entouraient ; sans parler des « aygats » cycliques, des chutes de rochers, des avalanches qui coupent les routes comme celle du Piméné qui isole parfois totalement le village de Gavarnie du reste de la vallée, on peut comprendre le titre précédent… Pourtant les habitants barègeois rient de bon coeur lorsqu'on évoque le titre provocant « Vallée aux catastrophes ».
Peut-on parler de courage, d'inconscience, de solide réalisme devant le risque? Ce risque pourtant ils ne l'ignorent pas et prétendent même le gérer. Barèges avec un « s » désigne la station thermale. Sans « s », elle désigne la Vallée de Barège c'est à dire le canton de Luz actuel englobant 17 villages dont Gèdre et Gavarnie.