Cet essai sur Eugène Ionesco devint peu à peu, dans ma tête puis sur le papier, un grand débat animé, théâtral, où tous les points de vue seraient permis, une conversation à mille voix, comiques, philosophiques ou tragiques, dans un tempo de bande dessinée. Et bientôt, avec un certain effarement amusé, je m'aperçus que j'écrivais une pièce de Ionesco, du moins une sorte de fantaisie grave à la manière de Ionesco. Mon geste se mit à ressembler à un hommage, comme on peut rendre hommage à un musicien en composant des variations sur ses thèmes, ses rythmes, ses idées. En somme, j'osai être Eugène Ionesco, j'osai m'identifier, exprimer ce que serait sa pensée la plus intime ! A un tel point de transfert, que je me demandais si je n'allais pas devenir chauve, comme lui ou comme la cantatrice... F. C.