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Les maisons d'ici, elles sont presque toutes basses, comme à
l'Ennerie, et vieilles, comme tassées dans la terre depuis
longtemps. On s'en va dans le pré du Commun, et les dernières
maisons à droite semblent nous accompagner vers l'aventure,
s'offrir en pointillés à cet autre monde devant nous, vers lequel
on avance. On passe au bout la douve sur une planche.
Devant, c'est l'eau, toute immobile, et sur elle, les barques des
pêcheurs.
Ma mère m'a dit : "L'Étier, c'est le village des
pêcheurs. Autrefois, il y avait un vrai port, on déchargeait les
marchandises... Et maintenant, c'est fini ? Oui, maintenant il y
a les routes, ça va plus vite que naviguer sur l'Acheneau. Il y a
juste quelques barques attachées à la rive, et des rouches sur
les bords, et l'eau comme une place toute petite, même pas une
rivière. On marche sur la maigre passe qui suit le bord, tassée
par les pêcheurs, depuis que les eaux de l'hiver s'en sont allées.