Le père Delprade, ancien professeur au séminaire, s'est choisi la plus humble des retraites, celle d'un curé de campagne. Avec la permission de son évêque, il a rejoint le presbytère de son enfance, dans les montagnes. Là, il sert d'ultime pasteur à une chrétienté vouée à l'exode, faite de journaliers taciturnes, de grands-mères mourantes, de bergers désœuvrés, et où les seuls baptêmes sont ceux demandés par les exilés de la ville, revenus au pays pour l'occasion. mais pour l'abbé, cependant, tout est grâce. Jusqu'au jour où surviennent trois jeunes échappés de la banlieue, dont la cavale sans but a pour cortège l'argent, le sexe et la violence. En leur offrant l'hospitalité, c'est le Christ que le prêtre entend recevoir. Quitte à entrer dans la spirale vertigineuse de leurs passions déchaînées. Quitte à risquer sa raison, son intégrité, et sa vie. Quitte à alimenter la chronique des faits-divers sanglants qui hantent la province. Pourtant, c'est une autre tragédie plus secrète qui se nouera dans cette Dernière rencontre. Une autre tentation qui surgira, aussi absolue qu'inattendue. Et si aucune barbarie ne nous exemptait du regard de Dieu ? Avec ce premier roman, parfois cru, souvent terrible, plein de vraie douceur aussi, Jean-François Bouthors s'affirme comme l'une des voix marquant le retour de la transcendance en littérature.