Le roman de monsieur Buen porte très bien son nom, nous sommes plongé dans la vie d'un alcoolique, Jack Taylor. Ce dernier passe son temps au pub et prend cinq minutes entre deux cuites pour résoudre quelques affaires. Cet ancien de la Garda Síochána -la police irlandaise- a tout du pauvre type. Il partage son temps entre la consommation de café généreusement coupés au brandy et la lecture de romans noirs.
Parlons d'abord ce qui m'a plu dans Delurium Tremens... L'ambiance du roman est tout à fait irrésistible, une atmosphère sombre qui rappelle celle des ouvrages que le héros affectionne
tant. Jack Taylor est un personnage fascinant qui aime lire avec passion et boire tout autant. Le style est percutant avec une écriture rythmée, des chapitres très courts et des répliques féroces. L'ancien flic cite Kafka, Bacon et manie l'humour noire avec brio. Là, si tu me connais un peu ami lecteur, tu dois penser que j'ai été conquise : tout ce que j'aime est réuni. Sauf que non, la déception a vite pointé le bout de son nez cruel. Si ce bouquin s'était contenté de nous parler d'un homme à la dérive, soit, les choses auraient pu être intéressantes mais Delirium Tremens nous est présenté comme la première ENQUETE de Jack Taylor. Mais quelle enquête ? L'intrique pourrait tenir sur l'étiquette d'une bouteille de Guinness. L'auteur ne va pas loin dans le domaine du policier. Pas de suspens, pas de mystère, pas de résolution de crime, ou si peu.
On se contente de partager le quotidien du héros entre son problème d'alcool et ses amis marginaux. Le prétendu suicide, argument du roman, se cache trop bien au milieu des débris de bouteilles.
Je pense que le personnage de Jack prend toute la place et n'en laisse même pas pour son enquête. Je n'ai pas détesté ma lecture mais je suis restée sur ma faim. Une bonne atmosphère ne suffit pas à faire d'un bouquin un roman noir. Dommage.
Attention !
L'abus de lecture de ce livre rend positif à l'alcootest.
Jack Taylor en bon flic irlandais est aussi alcoolique. Quand il a fallu choisir, il est resté alcoolique, quitte à faire le privé, proscrit dans un pub.
Vient une mère qui refuse le suicide de sa fille. Jack est prêt pour le plongeon. Une affaire bien sombre sera la meilleure excuse pour se faire ronger par des litres et des litres de Whisky.
Un style violenté qui souligne à merveille le quotidien d'un irlandais au fond du gouffre.