Septembre approche, et avec lui, la rentrée. Pour les enfants, de retour sur les bancs de l’école, mais également pour les amateurs de littérature, qui se plaisent chaque année à découvrir les ouvrages de la rentrée littéraire. Parmi les livres sélectionnés, Danse Noire de Nancy Huston n’est certainement pas le moins original. Ecrivaine franco-canadienne, Nancy Huston n’en est plus à faire ses gammes, elle qui est à l’origine de nombreux essais et romans, dont plusieurs ont été plébiscités par la critique. Certains se souviennent ainsi de Lignes de faille, lauréat du
prix Fémina et France Télévisions en 2006.
Pour ce nouveau roman, on retrouve Milo Noirlac, scénariste québécois qui s’éteint lentement sur son lit d’hôpital. Afin de lui rendre hommage, son ami et amant, le réalisateur Paul Schwarz, décide de créer, avec lui, un film retraçant son incroyable parcours. Tout au long de l’ouvrage, on suit alors le dialogue entre les deux hommes, cherchant à retranscrire de la meilleure des manières les années passées. Apparaît alors ce qui différencie Danse Noire de bon nombre de romans. On y retrouve de nombreuses indications scéniques énumérées par le réalisateur qui, au fil des pages, parviennent à faire du lecteur d’un livre le spectateur d’un film qui se construit sous ses yeux. Autre particularité : la présence de dialogues, rédigés en anglais et sous-titrés en québécois, qui apporte un lot d’authenticité supplémentaire, même si celle-ci pourrait déplaire à certains.
Comme elle l’a fait par le passé, Nancy Huston livre ici un roman à trois niveaux, qui nous amène d’abord à se glisser dans la peau de Neil Kerrigan, le grand-père de Milo, alors en pleine rébellion à Dublin contre l’occupant britannique. On se retrouve ensuite plusieurs années plus tard, dans la peau d’Awinata, résidente indienne d’un bordel de Montréal, qui nous fait découvrir les bas-fonds de la ville et les pratiques sordides qui l’accompagnent. D’une nuit de travail comme un autre naîtra Milo, nous amenant à la troisième partie de notre roman, celle de l’enfance de ce héros désormais sur son lit de mort. Une enfance difficile au cours de laquelle il finira par se retrouver élevé par Neil, son grand-père. Les trois histoires s’imbriquent alors, et le film des aventures de Milo prend ainsi tout son sens. Les fils du récits sont brillamment entremêlés et chaque scène, chaque lieu apporte son lot de nouveautés et de vie à un roman maîtrisé de bout en bout.
Nancy Huston, par son talent pour nous raconter une histoire originale aussi bien dans le fond que dans la forme, fait indéniablement partie des auteurs sur qui il faut compter au cours de cette rentrée littéraire. Danse Noire est un roman à ne pas manquer pour tous les curieux.
http://www.conso-mag.com/reviews/livre-danse-noire-de-nancy-huston/
Danse noire de Nancy Huston
Milo est à l'hôpital en train de mourir de sida sous les yeux de son ami et amant Paul Schwartz, ce dernier a pour projet de monter un film sur la vie de son ami. Le scénario du film raconte l'histoire de la famille sur trois générations avec trois personnages clé!
Neil Kerrigan, aspirant écrivain très impliqué dans la lutte de l'Irlande pour son indépendance, ami de James Joyce et de Yeats. Suite à ses actions terroristes pour libérer son pays du joug britannique Neil doit s'exiler au Québec où il abandonnera son nom(il deviendra Neil Noirlac), sa carrière d'avocat pour travailler dans le domaine du sirop d'érable et fonder une famille. Il sera par la suite le grand-père de Milo
Awinita, la future mère de Milo, d'origine Cri, une tribu indienne canadienne. Nita, prostituée et droguée tombera amoureuse du fils de Neil, Declan Noirlac et deviendra la mère de Milo.
Et Milo Noirlac enfant abandonné par ses parents bien que suivi de loin par son père et qui sera recueilli par son grand-père après avoir été trimballé de familles d'accueil en foyer. Ce même Milo Noirlac deviendra scénariste à succès.
Très beau roman marqué par la présence constante de la Capoeira, cette danse de combat brésilienne dont le titre de chaque chapitre représente une étape et dont le rythme lancinant ta, ta-da Da ponctue le roman. L'originalité du roman repose aussi sur les deux langues officielles du Canade, l'anglais et le
français, les dialogues en anglais étant traduits de manière savoureuse en québécois. Encore un coup de coeur de cette rentrée littéraire.