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"Un matin, alors que vous sirotez côte à côte votre jus de pomme pendant la récré, Felisa te lance : C'est vrai que Joel Rabenstein l'anthropologue c'est ton papa ? C'est vrai. Et ta maman, c'est une soeur de couleur ? Nan... ça t'étonne, hein ? [... ] Ou plutôt si, dis-tu enfin (et c'est la toute première fois que tu en parles en dehors de la famille). En fait, ma vraie mère est une soeur de couleur mais je ne l'ai jamais rencontrée".
Quand s'ouvre ce livre, Shayna, qui n'est plus une enfant, arrive à Ouagadougou. Nous sommes en 2016. Elle porte en elle toutes les questions et contradictions de notre temps, celles du féminisme, de la procréation, mais aussi du genre et de la laïcité. Et c'est à l'écoute de ce personnage en colère, de cette jeune femme à l'intériorité confisquée que Nancy Huston, entraînant dans son sillage de lumineuses interconnexions humaines, compose un roman virtuose et généreux.
Brouillon et peu délicat
En voulant aborder trop de sujets, Nancy Huston s'égare et signe un roman brouillon et choquant où la domination d'hier et l'oppression d'aujourd'hui sont pointées du doigt, où les mères porteuses sont comparées aux esclaves violées dans les champs de coton. Si le terme même de fiction contredit l'idée d'appropriation culturelle, on ne peut s'empêcher de ressentir un malaise croissant durant cette lecture, et de se demander quelle légitimité a l'auteure pour faire un tel parallèle (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/03/21/arbre-de-loubli-nancy-huston/)