Nous parlons donc d'une très jeune fille de 14 ans, Olivia. Cette gamine est une ado cabossée par le divorce de ses parents, soit, mais surtout par leur incapacité à lui faire sentir leur amour. La psychologie de l'héroïne est admirablement dépeinte. Olivia est confrontée à des situations très dures. Ainsi, une nuit, elle se rend compte que sa mère se trouve avec un homme dans la chambre à coucher. Apprendre de cette manière, par les cris de celle-ci en train de faire l'amour, que sa mère a quelqu'un dans sa vie est quelque chose de tragique à mon sens. Mais Olivia est entre deux
états. L'adulte en devenir veut se conduire comme une personne mature tandis que l'enfant qui demeure subit un choc violent.
La société dépeinte par l'auteur est d'une crudité et d'une violence bouleversante. La mère d'Olivia poussera le souci des apparences jusqu'à faire emménager Nick, son amant, en le présentant à sa fille comme un pensionnaire qui dort dans la chambre d'amis. Premier mensonge, premier non-dit qui pousse l'enfant à penser que les tabous sont inaliénables. du côté de son père, Olivia n'en mène pas large non plus puisqu'il vit avec une de ses étudiantes et semble se trouver un peu encombré par son ancienne famille.
C'est donc dans ce contexte que Nick fait son apparition du jour au lendemain dans la vie de notre héroïne. Et c'est là où je ne comprends pas les avis et critiques que j'ai pu lire.
Pour ma part je n'ai pas trouvé que l'inceste ici était dédramatisé une seconde. J'ai l'impression que la plupart des lecteurs voient le détournement de mineur de manière très schématique -pour ne pas dire simplet- : soit l'homme est un monstre prenant la jeune fille de force, soit c'est une vraie histoire d'amour amorale sans doute mais tragiquement sublime. Sérieusement ? Non seulement c'est d'une naïveté déconcertante mais c'est aussi enlever tout le génie de ce roman. Nick est le bourreau d'Olivia mais ce n'est pas simplement un monstre. Quant à la jeune fille, ce n'est pas parce qu'elle finit par tomber amoureuse que cela devient une histoire d'amour.
Le talent de l'auteur est là. Comment Nick va manipuler la fragilité de la proie, la rendre maléable, consentante malgré elle. Il lui prendra sa virginité de la même façon alors qu'elle est paralysée à la fois par la peur et par le désir. Et lui va lui apprendre le plaisir comme une arme pour mieux l'assujétir à son pouvoir. Alors oui, Olivia va l'aimer et le protéger. Et pourtant tout au long du roman on sent bien qu'elle est lucide sur ce qu'il lui fait subir.
En cela, ce récit est une claque, un chef d'œuvre de nuances. Olivia ne se contente pas d'être une victime tout comme Nick ne se résume pas à sa part d'ombre.
Daddy's girl mérite tellement plus que cela... Un roman qui, pour ma part, m'a donné la nausée est d'une richesse incroyable. En refermant, l'ouvrage, je ne pouvais que m'incliner devant tant de talent. Merci madame Inglis.
Un claque
Nous parlons donc d'une très jeune fille de 14 ans, Olivia. Cette gamine est une ado cabossée par le divorce de ses parents, soit, mais surtout par leur incapacité à lui faire sentir leur amour. La psychologie de l'héroïne est admirablement dépeinte. Olivia est confrontée à des situations très dures. Ainsi, une nuit, elle se rend compte que sa mère se trouve avec un homme dans la chambre à coucher. Apprendre de cette manière, par les cris de celle-ci en train de faire l'amour, que sa mère a quelqu'un dans sa vie est quelque chose de tragique à mon sens. Mais Olivia est entre deux états. L'adulte en devenir veut se conduire comme une personne mature tandis que l'enfant qui demeure subit un choc violent.
La société dépeinte par l'auteur est d'une crudité et d'une violence bouleversante. La mère d'Olivia poussera le souci des apparences jusqu'à faire emménager Nick, son amant, en le présentant à sa fille comme un pensionnaire qui dort dans la chambre d'amis. Premier mensonge, premier non-dit qui pousse l'enfant à penser que les tabous sont inaliénables. du côté de son père, Olivia n'en mène pas large non plus puisqu'il vit avec une de ses étudiantes et semble se trouver un peu encombré par son ancienne famille.
C'est donc dans ce contexte que Nick fait son apparition du jour au lendemain dans la vie de notre héroïne. Et c'est là où je ne comprends pas les avis et critiques que j'ai pu lire.
Pour ma part je n'ai pas trouvé que l'inceste ici était dédramatisé une seconde. J'ai l'impression que la plupart des lecteurs voient le détournement de mineur de manière très schématique -pour ne pas dire simplet- : soit l'homme est un monstre prenant la jeune fille de force, soit c'est une vraie histoire d'amour amorale sans doute mais tragiquement sublime. Sérieusement ? Non seulement c'est d'une naïveté déconcertante mais c'est aussi enlever tout le génie de ce roman. Nick est le bourreau d'Olivia mais ce n'est pas simplement un monstre. Quant à la jeune fille, ce n'est pas parce qu'elle finit par tomber amoureuse que cela devient une histoire d'amour.
Le talent de l'auteur est là. Comment Nick va manipuler la fragilité de la proie, la rendre maléable, consentante malgré elle. Il lui prendra sa virginité de la même façon alors qu'elle est paralysée à la fois par la peur et par le désir. Et lui va lui apprendre le plaisir comme une arme pour mieux l'assujétir à son pouvoir. Alors oui, Olivia va l'aimer et le protéger. Et pourtant tout au long du roman on sent bien qu'elle est lucide sur ce qu'il lui fait subir.
En cela, ce récit est une claque, un chef d'œuvre de nuances. Olivia ne se contente pas d'être une victime tout comme Nick ne se résume pas à sa part d'ombre.
Daddy's girl mérite tellement plus que cela... Un roman qui, pour ma part, m'a donné la nausée est d'une richesse incroyable. En refermant, l'ouvrage, je ne pouvais que m'incliner devant tant de talent. Merci madame Inglis.