Quelle est la conception de la justice pénale véhiculée dans cette "mondialisation" du droit pénal, modèle sur lequel se cristallisent les espoirs, aussi nombreux que différents ? Devant les meurtres collectifs, matérialisation de l'abolition du principe de la limite, quelles sont les réponses de la justice pénale internationale ? Cet ouvrage propose une nouvelle lecture des crimes contre l'humanité et des génocides. L'analyse criminologique des pratiques meurtrières révèle non seulement la manipulation des tabous du meurtre, de l'inceste et du cannibalisme mais également un agir génocidaire qui remet en question les fondements de la normativité des communautés humaines sur des valeurs éthiques. Face aux dits et non-dits des meurtres collectifs, la justice pénale internationale reproduit une rationalité imperméable à l'abolition du principe même de limites et de perpétuation des sociétés. Cet essai est une invitation à penser d'autres espaces de justice pouvant considérer d'une part les visions endogènes d'une justice territorialisée et d'autre part l'effondrement d'une perception de l'Humanité dévoilés par les meurtres collectifs et politiques.