"C'est à cette période, je crois, que nous avons toutes deux réalisé la différence fondamentale qui allait nous séparer: tu es de race pure. Issue et donnée tout entière à un lieu unique. Aucun ailleurs ne coule dans tes veines. Même tes rêves n'ont qu'une adresse. Moi, je suis métissée. Bâtarde. Un produit d'hybridation, de croisements aléatoires. On peut le dire de différentes manières. Le résultat est le même: ça engendre des êtres en qui bonheurs et nostalgies ne nattent serrés.
Des êtres qui privilégient les amarres temporelles plutôt que les racines." La Grèce et la Suisse reliées par un ténu lien épistolaire. D'une persévérance à toute épreuve, Léa envoie des missives à sa cousine, la silencieuse Matthé, de laquelle elle attend en vain une réponse. Et pourtant, dans ce monologue, la complexité des relations humaines se dessine. Et l'apparente solitude de l'écriture nous dévoile toute la profondeur de ce que les mots ne parviennent peut-être pas toujours à exprimer.
Catherine Ballestraz signe aux Editions de l'Hèbe son quatrième roman.