S'interroger sur l'évolution des missions d'encadrement et d'administration de l'éducation, c'est analyser les conséquences des " progrès " de la décentralisation. Les qualités jadis vantées des fonctionnaires, centrées sur les rôles de transmission et d'exécution, ont cédé la place à la valorisation de l'esprit d'entreprise, des capacités de négociation et d'évaluation, de l'usage de ressources stratégiques.
Ces transformations impliquent un grand engagement des personnes et soumettent celles-ci à de lourdes pressions. Elles confèrent aux personnels d'encadrement de l'éducation un rôle politique dans un monde où la notion même de cadre demeure une étrangeté. Comment dès lors redéfinir leur travail en conciliant la souplesse nécessaire à l'initiative et le cadre d'action donnant la confiance ? Quelles formes d'organisation et d'administration de l'éducation proposer ? Quelles aides, humaines et matérielles, apporter aux équipes d'encadrement des établissements ? Quelles missions confier aux responsables des services territoriaux ? Quelle coordination de l'action susciter, aux niveaux national et local ? Sur quels modes de contrôle ou de régulation s'appuyer ? Enfin, pour agir dans cette pluralité des mondes auxquels ils se frottent, de quelle formation, initiale et plus encore continue, les cadres de l'éducation doivent-ils aujourd'hui bénéficier ? Pour répondre à ces questions, cet ouvrage confronte les efforts de spécialistes, chercheurs, experts et praticiens, pour définir une administration de l'école adaptée aux conditions nouvelles de son exercice, en la resituant dans un débat plus large sur les bonnes formes de coordination de l'action publique et en l'articulant à sa mise en œuvre effective.