Colette Deblé

Dans les images laissées par les peintres, les sculpteurs et maintenant les photographes, gestes et postures constituent le discours silencieux de la vie passée. Les répertorier en les distinguant, c'est déjà définir le vocabulaire de ce silence. Colette Deblé accomplit ce travail depuis des années en arrachant le corps féminin aux œuvres visuelles de tous les domaines et de tous les temps dans le cadre de son essai plastique sur la représentation de la femme dans l'Histoire de l'Art. Cette fois, elle s'est intéressée à la vie quotidienne des Landaises en se référant aux photographies historiques d'Arnaudin, Toulgouat, Bernède et Vignes. Elle y a puisé gestes et attitudes qu'elle restitue dans des lavis (40x30 cm) et des silhouettes grandeur nature en bois découpé, plantées dans l'airial de l'Écomusée de Marguèze. Michèle Gazier, écrivain, accompagne ce travail d'une réflexion sur la condition féminine. Elle jette un défi à l'oubli et, par la sensibilité de son approche, transforme l'opération de mémoire en tendresse attentive et en renaissance.