En cours de chargement...
Si le fait marquant du cinéma en Europe, depuis 1968, est l'avènement d'un cinéma politique dit de gauche, néanmoins ce dernier n'arrive pas à se débarrasser des poncifs et autres stéréotypes entretenus par la morale dominante à l'égard de l'émigration maghrébine. Malgré leurs intentions généreuses, les auteurs des films " réalistes " (Elise ou la vraie vie, Tous les autres s'appellent Ali, Le Bougnoul, Dupont Lajoie et La Vie devant soi) convergent presque tous pour donner de l'émigré maghrébin des années mille neuf cent soixante-dix, un profil qui ne correspond pas à sa psychologie et à la réalité qu'il vit.
Par ailleurs, dans les années mille neuf cent quatre-vingt et quatre-vingt-dix, l'image " misérabiliste " des années soixante-dix va disparaître définitivement des écrans européens et va être remplacée par une nouvelle image, celle de "l'immigré délinquant [...], celui qui trouble l'ordre et qui peut détruire la cohésion sociale de la nation " où les " Européens d'origine maghrébine " peuvent quand même tenir des têtes d'affiches.
Plusieurs raisons peuvent expliquer le recours du cinéma commercial européen au discours filmique misérabiliste et à l'image du jeune émigré délinquant, cependant les facteurs idéologiques et politiques y sont nettement déterminants.