Chronique maritime de la France d'Ancien régime - 1492-1792

La France d'Ancien Régime ne se serait inéressée aux choses de la mer que sous le règne de Louis XVI, le souverain allié des Insurgents, le fondateur de Cherbourg, le " roi géographe ", protecteur attentionné de La Pérouse. Au-delà de la conjoncture d'un règne effectivement marqué par l'empreinte océane, Michel Vergé-Franceschi inscrit la mer dans une plus longue durée : trois siècles, depuis les Grandes Découvertes jusqu'à la Révolution. De l'automne du Moyen Âge au siècle de la Renaissance, les Valois se sont intéressés à la mer de leur temps, la Méditterranée. Elle les a conduits de Toulon, créé par Charles VIII, jusqu'à Naples. Le virage atlantique s'opère dès François Ier, qui crée Le Havre et dépêche Verrazano outre-océan. Ensuite, tous les rois de France ont vigoureusement affirmé que " l'une des principales choses dignes de la grandeur du royaume est d'être fort par la mer ". Ces propos d'Henri II seront repris et appliqués, avec des variantes, par Louis XIII et Richelieu, par Louis XIV et Colbert, par Louis XVI et Sartine. Cette chronique réintègre pleinement la mer dans l'histoire de France, dont elle fait partie intégrante : pourvoyeuse d'activités et de nourriture (la pêche), vecteur de prospérité et d'abondance (le commerce), source de gloire ou de déboires (la guerre). Sa mise à l'écart a toujours correspondu à des périodes de déclin : guerres de religion, troubles de la Ligue ou de la Fronde, heures douloureuses de la Révolution. Au plus près des événements, des hommes et des œuvres que la mer a fait naître, la trame chronologique de cette chronique permet de retracer cette odysée souvent méconnue qui a entraîné des milliers d'hommes, pêcheurs, découvreurs, négociants, matelots, aventuriers, mais aussi exilés volontaires ou forcés, aux quatre vents des océans du globe.