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Joseph Bialot
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Il n’aura pas réussi qu’à nous rapporter son expérience des camps Joseph Bialot dit Jo. Il nous aura aussi ramené sa jeunesse meurtrie, ses vingt ans, presque amputés qui sur la route du retour repartiront dans un autre corps comme une chose irrépressible, des Clark’s aux pieds. A l’ouverture du Bosphore, c’est un autre chemin que va prendre celui qui revient d’entre les morts, longeant la côte du vieux continent presque inchangée dans sa douceur malgré l’horreur et le chaos que vient de vivre cette terre à l’intérieur. Sortie pas l’est, ayant échappé aux mauvais
coups et aux cendres, il rejoint Odessa au milieu d’un territoire ravagé, un chaos indescriptible, un monde écroulé, brûlé, l’écume d’une défaite sans précédent. Son orient express ressemble cette fois aux convois de JMC aux museaux lourds quant à l’allée, dernier convoi pour un endroit inconnu, c’était un voyage déjà singulier presque absurde dans un Reich qui commençait de dérailler. Est-ce le regard qu’il porte sur les choses où la trempe qui l’a pris qui lui fait parfois décrire cette danse macabre jouée par un orchestre noir avec un esprit non dénudé de pirouettes grotesques ? Il a compris dans les camps le mouvement perpétuel d’une mécanique implacable et inhumaine, mortelle. Il en rapporte une réalité, une peur presque inqualifiable, des prénoms, Simon, Pierre, Odette, Adolphe, et n’oublie jamais à côté, ceux devenus « pièces » insignifiantes d’une industrie sans commune mesure. Il faudrait tous les raconter encore et ses visions que le clair-obscur, la mauvaise saison ou la douceur retrouvée réveillent. Il quitte l’enfer et la méditerranée le charme, doux transport après les limbes de l’ordre noir. Il y a une singulière balance dans ce livre. Avoir survécu au désastre et le quitter donne tout son poids à quelques retours en arrière impossibles à éviter. Jours gris, aubes noires, l’enfer a sa lumière et ses cris fous au milieu d’un silence presque permanent. Il y a encore de nombreuses étapes à franchir avant de revenir d’entre les morts, détaillé l’endroit, ses coutumes, son organisation. Vivre et mourir en même temps, écrire une chose impossible qui a existé. Dormir encore par terre quelque temps avant de revenir complètement. Il faut le faire entrer dans le Panthéon noir Joseph Bialot avec Levi, Rousset, Antelme. Sa parole est directe, sa mémoire intacte inscrite dans ce récit.
La route du retour
Il n’aura pas réussi qu’à nous rapporter son expérience des camps Joseph Bialot dit Jo. Il nous aura aussi ramené sa jeunesse meurtrie, ses vingt ans, presque amputés qui sur la route du retour repartiront dans un autre corps comme une chose irrépressible, des Clark’s aux pieds. A l’ouverture du Bosphore, c’est un autre chemin que va prendre celui qui revient d’entre les morts, longeant la côte du vieux continent presque inchangée dans sa douceur malgré l’horreur et le chaos que vient de vivre cette terre à l’intérieur. Sortie pas l’est, ayant échappé aux mauvais coups et aux cendres, il rejoint Odessa au milieu d’un territoire ravagé, un chaos indescriptible, un monde écroulé, brûlé, l’écume d’une défaite sans précédent. Son orient express ressemble cette fois aux convois de JMC aux museaux lourds quant à l’allée, dernier convoi pour un endroit inconnu, c’était un voyage déjà singulier presque absurde dans un Reich qui commençait de dérailler. Est-ce le regard qu’il porte sur les choses où la trempe qui l’a pris qui lui fait parfois décrire cette danse macabre jouée par un orchestre noir avec un esprit non dénudé de pirouettes grotesques ? Il a compris dans les camps le mouvement perpétuel d’une mécanique implacable et inhumaine, mortelle. Il en rapporte une réalité, une peur presque inqualifiable, des prénoms, Simon, Pierre, Odette, Adolphe, et n’oublie jamais à côté, ceux devenus « pièces » insignifiantes d’une industrie sans commune mesure. Il faudrait tous les raconter encore et ses visions que le clair-obscur, la mauvaise saison ou la douceur retrouvée réveillent. Il quitte l’enfer et la méditerranée le charme, doux transport après les limbes de l’ordre noir. Il y a une singulière balance dans ce livre. Avoir survécu au désastre et le quitter donne tout son poids à quelques retours en arrière impossibles à éviter. Jours gris, aubes noires, l’enfer a sa lumière et ses cris fous au milieu d’un silence presque permanent. Il y a encore de nombreuses étapes à franchir avant de revenir d’entre les morts, détaillé l’endroit, ses coutumes, son organisation. Vivre et mourir en même temps, écrire une chose impossible qui a existé. Dormir encore par terre quelque temps avant de revenir complètement. Il faut le faire entrer dans le Panthéon noir Joseph Bialot avec Levi, Rousset, Antelme. Sa parole est directe, sa mémoire intacte inscrite dans ce récit.