Un très grand roman, encore meilleur que "L'hibiscus pourpre" et ce n'est pas peu dire.

• Etats-Unis
• Royaume-Uni
• Nigéria
• racisme
• inégalités
• migrants
• féminisme
• clandestinité

Vous aimez voyager dans votre salon ? Vous aimez changer de perspective sur le monde ? Vous aimez le dépaysement géographique et surtout humain ? Je crois que ce bouquin est pour nous.
Se confronter à des destins différents du mien fait parti de ce qui me fait aimer un livre. Ça bouscule, ça déstabilise , ça fait réfléchir et grandir. Ça fait ressentir l'humanité sur tous les continents, avec du bon et du moins bon. C.N.Adichie ne cache rien des défauts et des qualités de ses personnages. Ces personnages secondaires sont saisissants, haut en couleur sans être stéréotypés, du bobo américain à la maîtresse nigeriane entretenue. Bien sûr que vous trouverez qu'elle a un parti pris mais il est plutôt stimulant !

Ifemelu est nigeriane. L'Amérique, elle l'imagine, elle la rêve. Mais quand elle va finir par y aller pour de bon, rien ne sera comme elle l'avait envisagé. Parce qu'à peine le pied posé sur le sol américain, elle qui se sentait surtout femme, jeune, étudiante, comprend qu'elle est maintenant avant tout noire. Ce roman offre un regard nuancé et passionnant sur trois lieux: le Nigeria, les États-Unis, l'Angleterre, à travers le regard de deux jeunes africains qui tentent fortune loin de chez eux. C'est un roman percutant et sans concession, qui met à nu les préjugés et les situations de domination discrètes ou plus visibles entre riches et pauvres, blancs et noirs, européens et africains. Mais c'est aussi et surtout un magnifique roman d'initiation et un très beau portrait de femme.

• Etats-Unis
• Nigéria
• racisme

Un roman dépaysant, qui nous emmene de Lagos à Philadelphie, en passant pas Londres.
Mais pas de grands paysages. Plutôt la vie de clandestin pour Obinze à Londres, et la vie d’étudiante pour Ifemelu aux Etats-Unis.

Tous les deux, pour travailler, sont obligés de commettre une arnaque à la sécurité sociale. Mais au moins, ils peuvent payer leurs factures.

Petite à petit, Ifemelu s’en sort, pouvant même vivre de son blog.

Car cette jeune femme qui n’a pas sa langue dans sa poche écrit sur les soucis de la race noire en Amérique par une non-américaine noire.

Mais ce roman pose également la question de savoir ce à quoi les américains « de souche » aspire ?

En toile de fond, l’amour qu’Ifemelu porte toujours à Obinze. Leur amour est-il encore possible malgré la distance et les années ?

Sans oublier les problèmes de coupe de cheveux de la jeune femme : lisse à la façon occidentale, au risque de se brûler ; ou naturel, tressée.

Autre moment fort du roman : l’investiture puis l’élection de Barack Obama. En direct différé, si je puis me permettre.

Bref, un roman gai mais profond qui fait réfléchir sur l’hégémonie des Etats-Unis et qui m’inviter ait presque à aller m’installer au Nigeria.

L’image que je retiendrai :

Celle de la famille américaine dans laquelle Ifemelu fait du baby-sitting. Le père travaillant trop et sa femme nerveuse quand il est là. La fille aînée en pleine rébellion et le jeune fils avide de découvrir.

Une citation :

« Nous appartenons au tiers-monde et sommes par conséquent tournés vers l’avenir, nous aimons ce qui est nouveau, parce que le meilleur est encore devant nous, tandis que pour les Occidentaux le meilleur appartient au passé et c’est pourquoi ils ont le culte du passé. » (p.481)

https://alexmotamots.wordpress.com/2015/03/21/americanah-adichie