Quelle est la figure politique française la plus étudiée aux Etats-Unis ? La Fayette, Napoléon, de Gaulle ? Non. Alexis de Tocqueville, l'auteur génial de ce qui est plus que jamais l'un des monuments de la pensée politique, De la démocratie en Amérique. Né en 1805, décédé en 1859, Tocqueville est le premier, suite à un long et passionnante voyage aux Amériques, à développer l'idée que la démocratie est le seul régime acceptable à terme, le seul possible pour répondre à la quête d'égalité des sociétés humaines. A l'inverse de Montesquieu, il fait de la démocratie un stade ultime et non un commencement. A condition de faire de la démocratie de proximité le point d'orgue de ce système de gouvernement. Sa méthode ? Non pas l'isolement intellectuel mais au contraire le voyage, l'écoute, l'échange, et même l'engagement. Père fondateur du libéralisme politique, il retourne aussi les perspectives de l'Histoire en démontrant dans l'Ancien Régime et la Révolution que les Jacobins n'ont fait que suivre l'œuvre centralisatrice des rois. Richelieu et Robespierre, même combat. Personne n'était mieux placé pour raconter sa vie et présenter ses idées que Gilles de Robien, lui-même issu d'une famille de très vieille noblesse, lui-même engagé dans un combat pour une démocratie libérée de ses pesanteurs. Avec objectivité, il décrypte, sans faiblesse le " mystère Tocqueville " et les multiples dimensions d'une personnalité souvent masquées par la fulgurance de son œuvre littéraire. Inlassable observateur des peuples et des sociétés, Tocqueville est aussi le témoin engagé d'une période historique agitée, de la révolution de Juillet jusqu'à l'avènement de la IIe République dont il fut, sous l'égide de Louis Napoléon Bonaparte, un éphémère ministre des Affaires étrangères. Voici, sous la plume alerte de Gilles de Robien, le portrait attachant d'un homme dont l'œuvre bien sûr mais aussi la rigueur intellectuelle et morale restent une source inépuisable d'inspiration.