• Personnes agées
• sixties
• Françoise Hardy
• Service civique

Valentin a 15 ans et il doit effectuer son service civique obligatoire. Jeune homme angoissé, il a le désir de bien faire et le récit que nous lisons est celui de son rapport de "serci".

Il aurait préféré être envoyé dans une médiathèque, mais il se retrouve dans une unité mnémosyque à Boulogne-sur-Mer, bien loin de son Albi natal. C'est en réalité une sorte d'EHPAD pour les personnes atteintes de démences qui reconstitue l'époque de la jeunesse des résidents (puisqu'on ne dit pas patients). Valentin est dans la section années 60 où une rue complète est reconstituée avec un café, un cinéma, un faux ciel, de la fausse pluie...

Désarmé par une mission qui va lui être confié, cela va pourtant l'aider à évoluer. Il doit faire une lettre à une résidente pour lui annoncer qu'elle a perdu à un concours et que Françoise Hardy ne viendra pas chanter à l'unité. Pourtant, il va écrire l'exact inverse et commencer à écouter les chansons de l'artiste et à vraiment se passionner pour ses musiques. Comment va-t-il bien pouvoir se débrouiller pour que la jeune Françoise Hardy des années 60 vienne chanter pour les résidents ?

Une vraie pépite littéraire à mettre en les mains de tout le monde. La narration est extraordinaire et on se rend bien compte de quels sont les ressentis de notre héros. L'écriture même nous montre a quel point le personnage évolue et les relations qu'il entretient avec ceux qu'il rencontre sont parfaitement décrit. J'ai vraiment adoré ce livre !

A chacun de ses nouveaux romans, je me demande où la fantaisie de Clémentine Beauvais va bien pouvoir m’entraîner.
Celui-ci ne déroge pas à la règle.
D’abord le thème, la rencontre de deux univers diamétralement opposés, celui d’un adolescent mal dans sa peau qui fait un service civil dans... une maison de retraite.
La construction du roman ensuite, qui s’articule autour d’un journal de stage, et de l’analyse a posteriori que Valentin fait de celui-ci.
Enfin, les personnages, singuliers, tourmentés ou drôles mais toujours attachants, qui apportent le sel de l’histoire, en témoignent quelques passages de (non)dialogues totalement hilarants entre certains pensionnaires...
Valentin est un garçon introverti, peu sûr de lui, d’une extrême sensibilité, qui découvre bien malgré lui l’univers du troisième, voir du quatrième âge, des vies accomplies ou non, qui sont sur le déclin.
Son empathie, son implication, sa tendresse sont un souffle d’air frais pour tous les pensionnaires ainsi que pour l’ensemble du personnel du centre.
Il en ressort nostalgique, mais grandi et mûri au-delà de toutes ses espérances.
Clémentine Beauvais est une artiste, une vraie.

• adolescence
• années 1960

Clémentine Beauvais est une autrice qui ne cesse de me surprendre tant par son écriture délicate et poétique que par ses prises de risques sur les formes de ses romans. Celui-ci, sous forme de rapport de stage, ne déroge pas à la règle. Le personnage principal,terriblement attachant, part faire un an de service civique dans les Hauts de France dans une unité mnémosyne (unité qui reconstitue un village des années 60 pour personnes âgées atteintes de maladie d'Alzheimer). Malgré une première impression négative, cette année va chambouler sa vie.
Un joli roman, sur fond sonore de Françoise Hardy, teinté de couleurs vives, de nostalgie heureuse et de tendresse.