En tenant à distance aussi bien la perspective misérabiliste (le fond de la déchéance) et une vision romantique (un mode de vie choisi), le phénomène "SDF" peut être analysé dans la production des lieux et des chroniques auxquels les personnes sans domicile participent. Une douzaine de lieux ont été enquêtés, qui témoignent des diverses manières de donner place à la grande variété des situations de sans abri.
Les analyses menées révèlent les dimensions de la vie collective en oeuvre dans la plupart de ces opérations qui tentent de laisser se déployer le "laisser être" de chacun : les lieux propices à des investissements de la part de SDF se situent dans les espaces et moments de recomposition urbaine , les formes de l'habiter qui sont inventées s'éloignent du modèle lié à la famille nucléaire. On peut en conclure que la réussite de ces actions passe par une coproduction de l'action publique dans laquelle les agents des services publics interviennent en lien étroit avec le secteur associatif, mais aussi avec les SDF eux-mêmes.