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Si vous prenez l'avion, volez donc avec Marc Behm, l'auteur de Mortelle Randonnée. Avec lui, vous oublierez les trous d'air et planerez très haut. Notamment avec son roman particulièrement allumé, A coté de la plaque, l'histoire de Patrick, un petit frère de Walter Mitty, qui, dans la glauque réalité, est garagiste et s'intéresse un peu trop aux exploits d'un serial killer, le boucher, pour attirer sur lui l'attention d'une femme-flic dont il est épris.
Ce qui ne l'empêche pas de passer de l'autre côté du miroir en devenant le plus délirant des explorateurs d'une Afrique onirique peuplée de papillons libidineux, d'abeilles tueuses, de fourmis comestibles, de babouins ivres de luxure et autres merveilles du continent noir freudien. Mais la réalité est encore plus cinglée avec ses postières
A côté de la plaque
Premier chapitre. Quatre pages. Une masterclass. Pur maestria de la mise en bouche. Une ambiance, une poésie, un sens de la phrase. Quatre pages qui en annoncent 230 autres, tout aussi léchées, poilantes, désobligeantes.
Marc Behm se fout du monde qui peuple son livre, il joue des codes avec les coudes, fait du noir de la confiture de tueur en série. De l'enquête, une farce et attrape-moi si tu veux.
A côté de la plaque, c'est de la roublardise déjantée, du poil à gratter insolent, du roman noir pop-corn et champagne. Un plaisir de lecture immense, une galvanisation du lobe frontal, toujours le sourire aux lèvres et le doigt qui piétine d'impatience de tourner la page.
Une masterclass, définitivement.
(Dans les rues de Los Angeles rôde un tueur en série et personne n'en a rien à cirer. Et Marc Behm est l'homme qui valait trois milliards qui tombent à pic. Merci François Guérif.)