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On a du mal à comprendre qu'un roman d'une telle audace et d'une telle originalité soit demeuré si longtemps introuvable. Il doit y avoir une raison, qui n'est sans doute pas d'ordre littéraire. Octave Mirbeau (1848-1917) est de ces écrivains qui dérangent, de ceux qui, comme disait Jean Cocteau, ne savent pas "jusqu'où on peut aller trop loin" . Nous sommes dans une petite ville de l'Orne, pendant ces années 1860 où la France a juste commencé à basculer dans l'industrialisation.
Le père de Sébastien Roch, quincailler, veuf et petit notable local, est servile à l'égard des nobles et méprisant avec les faibles. Son fils unique, double de l'auteur, se retrouve transplanté brutalement par la vanité paternelle dans un collège de Jésuites à Vannes. Il y est l'objet de toutes les moqueries. Au croisement du subjectif et de l'objectif, au point de rencontre entre l'intimité du lecteur et celle du narrateur, il y aura l'indicible : le viol.
Sébastien Roch est un roman précurseur.