Science, philosophie, art : le point X de la rencontre

A leur stade de maturité - c'est-à-dire lorsque leur approche du réel a déployé ses possibilités épistémologiques et gnoséologiques ultimes -, la science, la philosophie et l'art, débordant du cadre formel de l'objectivité représentative, s'autoconstituent comme une expérience subjective immanente et/ou transcendante qui peut être décrite en ses composantes essentielles mais non communiquée dans l'absolu et dans laquelle le sujet déploie la plénitude de sa stature ontologique.
Parce qu'ils se construisent dans le champ d'une rationalité toujours en quête de vérité et d'absolu, ces savoirs ne peuvent pas ne pas porter, au plus intime d'eux-mêmes, l'éclat du divin qui est le lieu de leur secrète fécondité. Dieu est ainsi au départ et à la fin de la vie intellective de l'homme et il faut sauver la capacité de le dire à travers l'exercice même de l'intelligence qui représente la sublime activité de l'esprit.
La raison, le beau, la connaissance... Toutes choses, toutes quêtes que l'on voudrait souvent déconnectées du divin... Et si, à travers ces activités, se jouait néanmoins quelque chose de l'ordre de la transcendance, de la mystique même, pour le philosophe, l'artiste ou le scientifique ? Une question soulevée avec courage, mais aussi précaution, par K J-E Pauquoud dans cet essai qui démontre avec finesse que les lignes de démarcation entre les domaines du savoir et du divin sont loin d'être étanches, et qu'au-delà de leurs recherches hommes et femmes peuvent toucher à beaucoup plus grand et déstabilisant.
Menée avec patience et délicatesse, pédagogie et rigueur, une démonstration qui bouleverse nombre d'a priori.