Mon âme clouée s'évase

Nous connaissons dans nos vies de nombreux vertiges où " l'âme clouée s'évase". Il y a dans l'être humain un désir d'absolu, attisé par différents courants, du profondément charnel et du mystique. Dans ces résonances où l'on se perd pour mieux se retrouver, peut naître une parole consolatrice : un corps accablé de tristesse où va couver le miracle, un pauvre qui, dans la nuit, continue de lutter, d'avancer vers son jour éclatant.
"Rien n'obscurcira la beauté de ce monde", comme le dit le poète Ilarie Voronca en 1940. Il nous faut "enraciner dans l'espace de notre chair et le vif d'une plaie" quelques mots. Nous pourrons dire alors, "je suis né pour quelques poèmes", comme le poète et résistant Jean Pierre Rosnay qui souhaitait que la poésie soit contagieuse. Ce à quoi aspire ce recueil : "Vivre en poésie, ce n'est pas renoncer ; c'est se garder à la lisière de l'apparent et du réel, sachant qu'on ne pourra jamais réconcilier, ni circonscrire." (Andrée Chedid dans Terre et poésie)