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Les paroles Jésus, rapportées dans les Évangiles, contiennent des messages contradictoires. Pour dénouer le vrai du faux, nous avons choisi de nous libérer de nos arrière-pensées, de nous imprégner de la culture du premier siècle, et de lire tous ses écrivains. La vie m'a appris à aimer le dépaysement culturel, tout d'abord au Sénégal, puis aux USA. L'immersion dans la culture antique révèle dans les Évangiles et les apocryphes le Jésus de la culture juive.
Un homme généreux, chaleureux, pragmatique, champion du partage des richesses, passionné et viscéralement juif ; il propose à l'homme un projet de vie exigeant, proche de celui des Esséniens, que j'appelle le projet fort. Puis, en l'an 170, le romain Justin de Naplouse propose une autre vision de Jésus, un Dieu qui ressuscite les morts, guérit les malades, et promet le paradis ; son dessein pour l'homme est bien différent, et je le nomme projet faible.
La bataille de ces deux Jésus contradictoires est étonnante.
Elle progresse par étapes, adossée à la mutation des empires, façonnée par des individus passionnés, forts ou faibles, géniaux ou pitoyables. Ses acteurs sont nombreux. Les apôtres Pierre, Paul et Jean, Marcion, le philosophe Plotin, l'empereur Constantin, Arius, Grégoire de Nazianze, Augustin d'Hipone, le pape Grégoire VII, François d'Assise, Thomas d'Aquin, les poètes soufi de l'amour spirituel, Thérèse d'Avila, Luther et Münzer, Don Helder Camara, l'abbé Pierre, le pape François qui invente un Jésus Dieu écologiste...
Désormais, les deux Jésus cohabitent pacifiquement. À mes yeux, le premier Jésus reste le plus moderne, et le plus séduisant.