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Dès qu’il la rencontre, Bernard s’éprend de Bintou, de sa silhouette, de ses formes, de sa timidité encore, qui est pour lui comme un défi à relever. En effet, Bintou en dit peu sur elle, se montre même initialement fuyante, et ne succombe pas si facilement par la suite aux élans de Bernard, au point que celui-ci se demande ce qui retient et freine celle qu’il veut seulement aimer. Certes, Bintou avoue avoir été plusieurs quittée, mais est-ce suffisant pour expliquer ses dérobades ? Et puis, pourquoi lorsque enfin les caresses se font plus intimes sombre-t-elle dans l’inconscience ? À travers et au-delà du personnage de Bintou, Paul Faber met en scène l’intrusion secrète, sournoise, du malin, qu’il soit diable ou génie, dans la vie des jeunes femmes africaines.
Aussi Bintou n’est-elle qu’une des facettes d’une sexualité comme maudite, exclusive, destructrice de couples, dont va peu à peu prendre conscience Bernard, qui pose indirectement cette question : plutôt que de s’éloigner d’elles, comment aider ces femmes à se retrouver elles-mêmes, à retrouver l’intégrité de leur corps et de leur âme. Un roman dont la force réside dans sa résistance aux appels du sensationnel ou du fantastique.