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"Pour évoquer la folie de notre siècle dans "La Douleur", Marguerite Duras déconstruit les structures de la conscience, le protagoniste, les instances sociales, l'Histoire. Cette déconstruction romanesque, cet éclatement des codes, cette remise en question des fondements traditionnels ouvrent la voie à une nouvelle écriture et à un renouveau littéraire. En même temps, cette écriture subversive qui bouleverse l'ordre du roman traditionnel fait écho aux bouleversements et aux troubles de la guerre évoqués dans "La Douleur".
La désorganisation du roman reproduit le désordre de notre siècle. Duras se sert de sa propre déconstruction, de son propre délire pour servir sa création littéraire, elle puise dans la psychologie pour évoquer ce que la littérature d'après-guerre n'a pu dévoiler, la déconstruction de l'Histoire et l'indicible." Une étude passionnante tant au niveau historique que littéraire, qui met admirablement en exergue un aspect peu connu de la littérature de Marguerite Duras.
En se penchant sur "La Douleur", Jean-François Laguian parle de littérature, et donc de passion, mais également de la guerre et des camps, et donc de l'homme, de ses vices et de ses courages, comme Duras l'avait fait. Un travail rigoureux et intelligent qui rend un bel hommage à une œuvre méconnue parce que dure et étrangement réaliste, ainsi qu'à l'immense écrivaine qu'était Marguerite Duras.