Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Jadis prise en charge par la philosophie et les grandes religions, l'antique question du sens de la vie semble avoir déserté la sphère publique. Laïcité...
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Jadis prise en charge par la philosophie et les grandes religions, l'antique question du sens de la vie semble avoir déserté la sphère publique. Laïcité oblige, elle est devenue affaire privée, réservée au domaine de l'intime. C'est donc seul que l'individu moderne doit faire face aux expériences cruciales de l'existence : celles du deuil, du mal radical, de l'amour. L'hypothèse principale de ce livre est qu'au-delà des apparences, la question du sens se recompose lentement sur la base d'un double processus. D'une part l'humanisation du divin qui caractérise depuis le XVIIIe siècle la montée de la laïcité en Europe. Au nom de la liberté de conscience, du rejet des dogmatismes, le contenu de la Révélation chrétienne n'a cessé d'être " humanisé ", traduit dans le langage du siècle. C'est contre cette " dérive " que l'Eglise rappelle ses fidèles à l'ordre.
Mais en parallèle, c'est aussi à une divination de l'humain que nous assistons, liée à un événement majeur : la naissance de la famille et de l'amour modernes qui fondent le lien social le plus précieux, non sur la tradition, mais sur le sentiment et l'affinité élective. Aux transcendances " verticales " de jadis, Dieu, la Patrie, la Révolution, s'oppose de plus en plus celle, " horizontale ", des simples humains. Avènement de l'Homme-Dieu ? Les controverses les plus contemporaines en portent témoignage : de la bio-éthique à l'humanitaire, c'est l'homme comme tel qui fait figure de sacré. Par-delà le bien et le mal, c'est toute la question de la possibilité d'une sagesse ou d'une spiritualité laïques qui se trouve posée.