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"Claude Gueux" est une nouvelle qui raconte l'histoire d'un homme du même nom, Claude Gueux, qui est un travailleur pauvre et sans éducation. L'histoire se déroule dans la France du 19e siècle, une époque marquée par de profondes inégalités sociales et une dureté considérable envers les classes inférieures. Claude Gueux, en raison de sa situation économique précaire et de son désespoir, commet un vol pour subvenir aux besoins de sa famille.
Il est arrêté, jugé et condamné à la prison. En prison, il se heurte à l'injustice du système pénal français, à la brutalité des gardiens et à la dureté des conditions de vie en détention. Le récit explore les conditions de vie difficiles des prisonniers et la façon dont le système pénal peut transformer des individus apparemment ordinaires en criminels endurcis. Il soulève également des questions sur la peine de mort et la nécessité de réformes du système carcéral.
"Claude Gueux" est également un plaidoyer contre la peine de mort, Hugo utilisant l'histoire de Claude Gueux pour illustrer l'inhumanité de la peine capitale. Le personnage de Claude Gueux devient un symbole de l'injustice du système pénal et de la nécessité de réformes sociales. Cette nouvelle est un exemple du profond engagement social et politique de Victor Hugo dans ses oeuvres littéraires. Elle a contribué à sensibiliser le public à la question de la réforme pénitentiaire et à remettre en question la peine de mort.
"Claude Gueux" est aujourd'hui reconnu comme un classique de la littérature engagée du 19e siècle.
Moderne
Pour un peu de pain dans le ventre de son enfant et de sa maîtresse et un peu de feu dans l'âtre de son foyer, Claude Gueux a volé. Sans pitié pour cet homme jusque là honnête sorti du droit chemin par la misère, la justice l'envoie à la prison de Clairvaux pour cinq ans. L'homme, doux et placide, ne se plaint pas de son sort même si la faim le tenaille à tous les instants. Respecté par ses compagnons d'infortune, il s'attire la jalousie du directeur de l'atelier pénitentiaire, Monsieur D. Abusant de son pouvoir, celui-ci le sépare de son jeune ami Albin qui partageait son pain avec lui. Claude a beau demander des explications, supplier pour qu'on lui rende son ami, l'intransigeant Monsieur D. ne cède pas. Alors le prisonnier docile se transforme en juge inflexible et condamne son tortionnaire à mort. Passé le délai raisonnable qu'il lui avait accordé pour revenir sur son injuste décision, il tue Monsieur D. d'un coup de hache. Il était voleur, il est devenu assassin et sera condamné à mort par une justice horrifiée par son geste et aveugle aux circonstances qui l'ont conduit à cette extrémité.
Partant d'un fait divers réel, Victor Hugo dresse le portrait d'une société répressive qui à la misère du peuple oppose le couperet de la guillotine. Plaidoyer contre la peine de mort, son Claude Gueux vibre de la certitude qu'une autre voie est possible. Et ce qui frappe à la lecture de ce texte court mais éloquent, c'est la modernité du propos. HUGO dénonce la justice du XIXè siècle mais chacun de ses mots pourrait être prononcé aujourd'hui sans paraître anachronique. Certes la peine de mort n'a plus cours mais tout le reste est encore d'actualité : le peuple a toujours faim et froid, les conditions d'incarcération ne se sont guère améliorées, certains profitent du petit pouvoir qu'on leur a accordé pour en abuser au détriment du plus faible et les députés continuent à s'inquiéter de sujets frivoles pour éviter les changements de fond nécessaires.
Un texte brillant qui donne à réfléchir sur notre XXIè siècle si brillant qu'il n'a toujours pas régler ses problèmes d'injustice, d'égalité sociale, de prévention de la délinquance, etc. A lire!