Aziza ou l'oubliée sans abri ?

"Une arme fait voyager une larme sans alarme". Evidemment, c'est dans un indescriptible vacarme que se perd la faible voix inarticulée d'Aziza. Les bruits cacophoniques des heurts et violences absorbent, comme dans une fournaise, la larme muette, non pas pour l'essuyer, mais pour empêcher le défoulement de ses intimes émotions. Unique enfant de sa famille, cette orpheline de père est privée même de pleurer avec dignité sa tendre mère, morte pendant la guerre.
L'auteur, dans sa méticuleuse sensibilité, prête la parole à cette larme dans le but de la mettre en dialogue avec ses lecteurs. Cette larme voyageant dans les sombres nuages, franchissant le désert de Sahara, affrontant même la redoutable Méditerranée, espère trouver une terre d'asile où elle pourrait se verser comme la pluie sur un humus, et donner des fruits en temps voulu aux vivants.