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En l'espace de trois siècles, l'antique port de Marseille est devenu l'un des pôles économiques de l'espace européen. A une population en augmentation constante, au flot ininterrompu d'immigrants qui déferlent sur le Lacydon, se pose, lancinante, la question, ô combien actuelle, du travail. Elle est abordée dans ce livre sous ses aspects les plus concrets, les plus nouveaux aussi, et replacée dans son cadre conjoncturel et administratif, sans oublier ceux qui ont échoué à se faire une place au soleil.
Malgré la fermeture croissante des structures politiques terriblement inégalitaire qui permettent à une petite minorité de rejeter sur la grande masse tout le poids financier des impôts royaux et de l'administration locale, et en dépit de l'extension d'un second Marseille à côté de la vieille ville médiévale, génératrice d'une certaine ségrégation de l'habitat, de lourds ferments unificateurs continuent à travailler le monde marseillais.
Ce sont les grandes fêtes du calendrier liturgique, les multiples institutions charitables, les acteurs omniprésents de la Réforme catholique (évêques, réguliers, associations pieuses), les grandes fêtes publiques profanes. Parallèlement, les élites façonnent une culture de plus en plus spécifique qui fait de Marseille, transformée par l'urbanisme classique, un symbole de la ville dans sa plénitude.
Vivre à Marseille, c'est réaliser un triple songe, celui de la vie avec le Lacydon, celui des charmes de la vie avec le Cours, celui de l'imagination de la vie avec les académies.
